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Que se passe-t-il
pendant la transe hypnotique ? Que ressent-on
pendant que le thérapeute induit l'état hypnotique ?
Et que ressent-on après qu'il l'ait induit ? Cela
fait partie des questions que posent souvent les
patients avant leur première induction. On se doute
que vos réponses ne remplaceront jamais le vécu
individuel, mais qu'est-ce que vous pourriez nous
dire sur ce sujet ? D'abord, comment fait-on pour
entrer dans l'état hypnotique ?
L'entrée dans l'état
hypnotique, ce que l'on appelle l'induction
hypnotique, repose sur quelques principes simples.
Pourtant, comme je l'ai dit il y a un instant, le
thérapeute ne va pas appliquer ces principes de la
même façon sur chacun de ses patients. D'abord, il y a
l'entretien préparatoire, ce moment privilégié où
patient et praticien font le point. Où allons-nous ?
Pour quelle raison ? Que voulons-nous changer ? Le
praticien répond aux questions du patient et le
patient commence à se raconter. De ce premier échange,
un certain nombre d'informations vont émerger, qui
vont permettre au praticien de construire en quelque
sorte une induction sur mesure, appropriée au patient.
C'est un peu comme si l'on mettait la bonne clé dans
la bonne serrure.
Et lorsque cette
induction commence, qu'est-ce qu'on ressent
précisément ?
D'abord, il y a cette voix, dont
on se dit au début qu'on va l'écouter attentivement,
qu'elle va nous guider... Et pourtant, au bout d'un
temps très court, on se surprend déjà à lui être
indifèle. A cause peut-être des bruits de
l'environnement ? Et pourtant non ! Ceux-ci
s'estompent, disparaissent comme de la glace qui fond
au soleil. Alors quoi ? Il n'y a rien que cette voix,
seul lien avec l'extérieur, passerelle précieuse avec
notre état de conscience habituel. Cette voix parfois
toute proche, parfois lointaine, dont on finit par ne
plus savoir si elle vient de notre droite, ou de notre
gauche, ou de l'intérieur de nous... Et voilà que même
elle s'en va, revient... On voudrait être plus
attentif aux mots et aux phrases mais quelque chose
nous semble plus important que les mots : c'est le
monde de sensations qui s'ouvre à nous. Cela va du
léger vertige à l'impression de flotter en passant par
une immense lourdeur, un engourdissement qui évoque
irrésistiblement le fait de "partir", de s'en aller.
C'est difficile d'être plus précis pour parler d'une
sensation. Imaginez que vous êtes un petit nuage et
qu'un vent léger vous pousse ; c'est cette impression
de partir doucement, de décoller tranquillement, dont
on se souvient le plus à la fin de la "première fois".
Quant au temps, il n'existe plus, il ne signifie plus
rien, il est comme un bâton de guimauve au soleil.
Après une séance d'une heure, vous avez le sentiment
de vous être "absenté" un quart d'heure ou à peine
davantage. Ce qui provoque cette distorsion dans
l'appréciation du temps qui s'écoule, c'est cette
impression d'être ici, et à la fois de ne pas y être
tout à fait, d'être un peu ailleurs. Où ? je ne sais
pas, à l'intérieur de mon corps, au-dessus de mon
corps, dans mille endroits à la fois...
Et après, que se
passe-t-il ? On descend de plus en plus dans cet
état ?
Cet état peut effectivement être
approfondi, même si le mot n'est pas forcément bien
choisi. Vous savez, le public est persuadé qu'il faut
à tout prix être en transe profonde pour dire que l'on
est en état d'hypnose. C'est faux ; l'état hypnotique
est très étendu. C'est un peu comme un éventail grand
ouvert qui va de la transe légère à la transe profonde
avec une quantité d'états intermédiaires d'une grande
subtilité. Et on ne sait jamais au début d'une séance
si une personne va entrer en transe légère, ou bien
profonde. On ne sait pas non plus si une personne qui
va entrer en transe profonde va y entrer dès le début
de la séance, ou bien au milieu, ou bien vers la fin.
Mais
concrètement, que se passe-t-il alors ?
Ce qui se passe, c'est que nous
entrons alors dans la phase d'exploitation de cet état
hypnotique. Car, bien sûr, vous avez compris qu'après
avoir "mis" un patient en état d'hypnose, il faut
faire quelque chose pour répondre à son attente. Et
c'est là que les pratiques des thérapeutes diffèrent
profondément. Ce qui est intéressant dans ces
différences de pratiques, ce n'est pas qu'elles
caractérisent un thérapeute comme étant "celui qui
agit toujours de cette façon". C'est le fait que ces
diverses formes d'hypnose soient mises au service du
patient avec les meilleures chances de "coller" à son
cas, son profil, son caractère... Et puis, ce qu'il
faut aussi absolument dire, c'est que cette fameuse
"profondeur" de l'état hypnotique n'est en rien
proportionnelle aux résultats thérapeutiques que l'on
peut obtenir. Il y a des personnes qui ont besoin
d'une transe légère pour réussir à changer ; d'autres
ont besoin d'une transe un peu plus poussée ; et
d'autres ont besoin d'une transe plus profonde pour
que le travail s'accomplisse. Chacun vit son propre
état hypnotique. Le praticien n'est qu'un guide ; il
n'est pas là pour bousculer le patient, le dominer, ou
l'obliger à aller dans tel ou tel état. Vous savez,
notre inconscient est un merveilleux outil, qui sait
parfaitement dans quel état une personne doit se
trouver pour avoir les meilleures chances d'atteindre
ses objectifs.
Et à la fin de la
séance, on se sent comment ?
Parfaitement détendu, relaxé,
comme si l'on revenait d'un long voyage. La plupart
des personnes disent qu'elles seraient bien restées
plus longtemps dans cet état. Et on les comprend !
C'est vraiment très très agréable. En plus, j'ai envie
de dire qu'on revient avec des ressources nouvelles.
On se sent différent parce qu'effectivement, sur
certains plans, on a commencé à changer. On a en
quelque sorte essayé d'autres paires de lunettes pour
regarder son corps, son histoire, la vie, les autres,
l'avenir. Et il arrive souvent que, dès la fin de la
première séance, des patients choisissent de revenir à
leur état de conscience habituel avec une autre paire
de lunettes. Ils ont laissé derrière eux leurs
anciennes lunettes à verres déformants.
Certaines
personnes disent qu'à la fin de la séance, on ne se
souvient plus de rien. C'est vrai ?
Cela dépend de beaucoup de choses
! Il y a très peu de cas d'amnésie totale. Dans la
plupart des cas, le patient se souvient absolument de
tout ce qui s'est passé pendant la séance. Mais cette
mémoire est variable selon les individus. Certains se
souviennent de tout, d'autres d'une partie seulement ;
d'autres encore se souviennent de la partie manquante
quelques minutes après, ou bien le lendemain. J'ai
envie de dire que c'est l'inconscient du patient qui
fait ce qu'il juge utile de faire. Ainsi, il peut
estimer qu'une information doit prendre un certain
temps pour être intégrée par le patient. Il peut aussi
estimer que le patient n'est pas prêt à recevoir en
toute conscience un événement trop douloureux de son
passé. Il n'y a pas de règle, il faut simplement faire
confiance à son inconscient. Celui-ci se révèle
souvent notre allié le plus précieux, notre ami le
plus fidèle dans notre démarche de changement.
Il paraît que
quelquefois on ne se réveille plus... C'est vrai ?
C'est faux ! Cela fait partie des
vieilles peurs que l'hypnose traîne encore derrière
elle. Cela ne s'est jamais vu. Tout d'abord, l'état
hypnotique ne ressemble pas tout à fait au sommeil.
C'est un état de conscience différent. Ensuite, s'il
arrivait que le patient tarde à revenir à son état de
conscience habituel, l'état hypnotique se
transformerait tout simplement en sommeil naturel.
Enfin, le thérapeute est toujours présent, sa voix
parvient toujours au patient et il existe de multiples
façons de faire revenir quelqu'un à son état de
conscience habituel si le besoin s'en fait sentir.
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